“Tu n’aimes pas la vase. Elle te rappelle la pourriture. Ce qu’elle peut receler dans ses profondeurs intimes t’effraie. Pourtant, regarde, regarde ses nuances d’argent, ses brillances au soleil, ses circonvolutions d’après marée, imprègne-toi de ses odeurs sulfureuses et musquées, ressens la vie dont elle regorge, qu’elle dégorge, sa propre vie qui s’exprime comme une respiration. Respiration ? La vase n’est pas boue, elle est un être, un seul être, immense et plastique, terrible et bienveillant, qui accepte que l’on marche sur son dos, pourvu que ce soit avec douceur. Assieds-toi, assieds-toi devant la vase, ne bouge plus, écoute son monde. Laisse-toi envahir de ce calme joyeux, de cette sérénité grouillante, de ce symphonique silence. Regarde. Contemple. Au bout de quelques heures, tu la percevras, sa respiration, tu la sentiras nettement. Alors, tu finiras aussi par l’aimer, la vase.”
Ci-dessus, le port du Yaudet à Ploulec’h.
La rivière de Morlaix, côté Locquénolé.
Les trois photographies ci-dessous : Le Dourduff, à Plouézoc’h.
La vase c’est beau sous ses reflets d’argents.
La vase c’est intéressant quand on l’étudie.
la vase c’est délassant quand on vous masse avec.
…mais je suis au regret de vous dire que c’est absolument immonde quand elle vous engloutie, vous happe, vous peinturlure et vous parfume de son essence.
…adieu poésie, bonjour réalité, la vase ça pue, ça colle….une invention poubelleuse de la nature qui cependant n’empêche en rien d’apprécier vos photos surtout en N&B….( sur ce coup là je me trouve bonne copine ).
Le N&B on en a jamais assez à voir.
[…] Et si comme moi vous aimez la vase, lisez sur ce blog mon article «Éloge de la vase » […]
[…] Mille fois je suis passé sur ce pont. À Plouénan, la petite route qui descend de Kerlaudy vers le bourg de Penzé est très jolie : elle sinue parmi les arbres et finit par longer l’estuaire de la Penzé. Au volant, on distingue à peine ce petit pont sur lequel on passe. J’avais besoin de photographies de Plouénan, je m’y suis donc arrêté, pour voir… Et j’ai eu le plaisir d’y retrouver mon amie la vase (un animal bienveillant dont j’ai déjà parlé dans l’article “Éloge de la vase“). […]
Moi aussi j’aime beaucoup la vase, je l’ai peinte, celle de la Penzé ou du Dourduff, et je n’ai pas encore eu (ou pris?) le temps d’y retourner au soleil couchant, lorsque les contours de la campagne sont devenus sombres et que la vase argentée luit, ponctuée de balises rouges et vertes. Magnifique. Comme vous, je trouve que les circonvolutions abstraites de la vase nous entraînent dans une rêverie… abstraite.
tres belles photos ça fait rever merci