Mes photographies, je n’appelle pas ça des montages. Montage, ça fait un peu trucage. Ça n’est pas mon propos, je ne cherche pas à créer un univers, mais plutôt à jouer avec ma perception de l’espace.
Pas non plus des collages. L’essentiel dans le collage, c’est l’action de coller, le contact avec le papier qui amène à rapprocher des éléments étrangers les uns aux autres.
Des assemblages ? Assemblage, oui, ça marche parfois. Mais je n’ai pas l’impression d’assembler lorsque j’essaie de rendre compte d’un paysage grandiose à l’aide de plusieurs photographies.
Alors bon, « petits morceaux », ça me va bien. Je rassemble les petits morceaux de réalité que je peux capter, je joue avec, je les juxtapose, pour en faire un autre paysage qui ne représente rien d’autre qu’un petit morceau d’espace.
[…] d’autres réflexions sur mes assemblages photographiques : lire « Petits morceaux » et « L’antiphotographie […]
Oui, la vidéo permet ça.
C’est un sujet qui m’intéresse, j’yreviendrai un de ces jours : le mouvement de caméra peut montrer le paysage en face de moi et le mettre en rapport avec ce qui se trouve à mes pieds. Mais le film impose le trajet visuel — et temporel — au spectateur. Alors que la photographie offre la contemplation.
Et la vidéo?
C’est pas mal pour montrer le champ, le hors-champ et même le hors-hors-champ.