Ça se produit en octobre, parfois mi-septembre, comme si la mer attendait le départ des derniers vacanciers pour recouvrir les plages de ces tas d’algues qui apparaîtraient nauséabondes aux amateurs de cartes postales.
En réalité, ça n’arrive que sur certaines plages, toujours les mêmes, des plages rugueuses, rocheuses, avares de sable, peu attirantes pour les touristes. Continuer la lecture de Le monstre
Catégorie : Balades en Bretagne
Réunification administrative, unité paysagère
La Loire Atlantique est-elle bretonne ? Un sujet épineux, auquel je me suis piqué : la Photo du lundi du 12 novembre dernier (pour vous abonner et recevoir un petit bout de Bretagne chaque semaine dans votre boîte mail, suivez ce lien) repésentait Mauves sur Loire avec le commentaire suivant : Continuer la lecture de Réunification administrative, unité paysagère
La Bretagne vue du ciel
L’expo du mois octobre-novembre 2007 :
la Bretagne vue du ciel, à 20 cm d’altitude.
Lorsque je marche en bord de mer, j’ai souvent les yeux au sol. Le paysage est aussi là, par terre : le sable offre des reliefs extraordinairement variés, les rochers et les galets forment des organisations complexes, les mares promettent les merveilles de mondes sous-marins. Continuer la lecture de La Bretagne vue du ciel
L’île Callot : on raterait bien la marée…
Bien sûr, l’île est merveilleuse, comme le sont les îles. Encore un peu plus, sans doute. Mais c’est surtout le PASSAGE vers l’île qui est le plus bel endroit du monde.
À gauche, l’estuaire de la Penzé, qui révèle à marée basse une étendue luisante sur laquelle au loin s’étendent les tables d’huîtres.
À droite, la route immergeable qui s’avance en deux longues sinuances, lentement, tranquillement, comme un serpent de mer. Au bout, l’entrée de l’île, comme la porte d’un palais des mille et une promesses.
Entre les deux, deux îlots qu’un cordon de sable relie à la terre d’un côté, à l’île de l’autre. L’ensemble forme un passage qui offre aux piétons le privilège de rejoindre le continent une demi-heure après que les dernières voitures aient irrémédiablement contaminé leur bas de caisse, leurs roulements et leurs freins en forçant le passage dans dix centimètres d’eau. D’eau de mer.
Revenons plutôt à la partie de l’humanité digne d’intérêt, qui choisit la marche à pied pour découvrir l’île. On descend par une cale, on fait route commune avec les autos sur quelques dizaines de mètres, puis on oblique à gauche, joyeux, pour une aventure sereine.
On marche sur un sable très fin, puis sur un patchwork de cailloux tout à fait remarquables. Pas homogènes du tout. Du granit rose qui tire plutôt sur le mauve. Du quartz taillé à la hache. Des ovales de schiste veinés d’une fine ligne blanche. Des galets polis et polychromes qui demanderaient très peu d’intervention humaine pour devenir bijoux.
Relevons la tête : on arrive sur un sable d’une luminosité incroyable qui annonce le premier îlot. On s’en rend compte alors, on est déjà au paradis depuis quelques instants. Même dans la grisaille, les bancs de sable de Callot semblent émettre de la chaleur. Même par grand vent, on ressent de la douceur. Même sous les grains, on se sent à l’abri d’un cocon.
Le premier îlot offre un promontoire dont je ne manque jamais l’ascension : de ce trône perché à une dizaine de mètres, je savoure une vision globale de mon domaine. Deux baies, trois îles, auxquelles j’annexe un continent.
Pour atteindre le deuxième îlot, on marche sur une crête de sable à laquelle on prêterait des allures sahariennes sans les très nombreuses coquilles de berniques qui s’y trouvent.
On se détourne des richesses de ce second rocher, car on arrive déjà à la porte de l’île, attiré par la douceur de la plage, des petits murs de pierre, des chemins creux. On se lance alors à la découverte de cette terre étroite, tout en longueur, qui s’étire droit vers le large, offrant sur tout son long alternativement une plage à l’ouest, une plage à l’est.
On s’arrêtera à la chapelle, où l’on se dira que si l’on avait été un guerrier danois en vadrouille, on aurait, nous aussi, installé notre troupe ici, juste ici. On verra, des hauteurs de l’île, les deux baies n’en former qu’une, grande ouverte sur le large.
Tout au bout de l’île, on y sera vraiment, au large. On se posera quelques minutes sur un rocher, on jouera à être un capitaine affrontant les flots, on se croira sur une base avancée d’exploration sous-marine tant les algues sont immenses et les fonds attirants de transparence et de noirceur.
Plus loin encore, un autre îlot, accessible à marée basse. Un rocher cerné de galets, qui sert de forteresse aux huîtriers et aux sternes. On n’ira pas déranger leurs nids. Vu de la rive d’en face, côté Saint-Pol-de-Léon, cet îlot est si blanc, si lumineux, qu’on dirait qu’il a été posé là pour que les aquarellistes aient le plaisir de le marquer d’un coup de pinceau.
Pressé par l’horaire de la marée, on reviendra au pas de course, on regagnera le continent, et on s’arrêtera pour regarder, fasciné, résigné et envieux l’île redevenir une île. Si on avait osé, on aurait raté la marée pour être forcé d’y passer la nuit. Si on avait osé…
Si vous voulez voir quelques photos en plus grand format, cliquez sur les imagettes :
Pour voir une photo aérienne de l’île :
– sur Carantec tourisme
– sur le blog d’un voyageur aux semelles de vent qui propose une fort complète visite de l’île
Pour l’île au quotidien, allez faire un tour sur le site de Michel Côme.
Et bien sûr, ne manquez pas ma collection de photographies sur l’île Callot sur le site Photolegende.