Consternation à la pointe de Primel

Yves, visiteur de ma boutique en ligne Photolegende.com m’écrit, il y a trois semaines :
“Déçu de ne pas trouver des vues d’un lieu magique : celui de la pointe de Primel à Plougasnou. Et Dieu sait s’il y a des points de vue sur cette pointe.”
Je lui réponds aussitôt :
“Votre mail m’a surpris : je pensais proposer beaucoup de photographies de cet endroit. Mais non, vous avez raison : comment se fait-il que je n’en aie aucune ? Mystère, c’est un lieu que j’aime bien, évidemment. Promis, ce sera le but d’une de mes prochaines balades.”
J’y suis donc allé. J’ai repéré sur la carte, le Diben, la pointe du Diben, le plage de Saint-Jean du Doigt, celle de Primel-Trégastel… lieux que j’arpente régulièrement et que je connais comme ma poche. Bon, il s’agit donc de la pointe entre l’anse du Diben et la plage de Primel-Trégastel. Un premier doute m’assaille : y suis-je vraiment déjà allé ?
J’arrive sur site. C’est bien ce que l’on appelle un site. Et plus encore, un parc d’attraction, avec ses promontoires, ses cachettes, ses circuits, sa maison des douaniers haut perchée, ses traces médiévales, ses légendes de Vikings…
Et même, tout au bout, son île mystérieuse, séparée du continent par un bon mètre d’océan. On aurait pu construire un pont, une passerelle pour explorer ce monde. On a préféré garder le mystère, pour le plus grand bonheur des goélands.
D’en haut, on voit à gauche le port et la pointe du Diben, à l’horizon les clochers de Saint-Pol, puis Roscoff, puis l’île de Batz qui se détache. Un bateau de pêche rentre au port du Diben. Loin derrière, la silhouette d’un ferry qui rejoint Roscoff. De l’autre côté, à l’est, on aperçoit les côtes de Trébeurden, on croit apercevoir les Sept-îles. Plus près, une magnifique petite plage de galets, une plage sans nom, avant celle de Primel-Trégastel.

Sur toute la pointe, si découpée, si riche de hauteurs, de failles, à chaque fois que mon instinct de photographe me pousse à rechercher un meilleur point de vue, je trouve sous mon pas un sentier dérobé, qui ne sert qu’à ça : aller là, au bord, sur un petit promontoire admirer le point de vue. Sentier à peine creusé, à peine visible, tracé par des générations de photographes, depuis la nuit des temps. Oui, les Vikings ou les hommes préhistoriques pouvaient très bien être photographes, ce n’est pas une question d’appareil. Ils étaient là, ils aimaient eux aussi faire un petit détour, s’arrêter un instant, graver sur leur rétine une lumière, une couleur, une lueur et conserver ainsi dans un coin de leur tête une collection d’images.

Bon, alors, pourquoi consternation à la pointe de Primel ? Parce que je croyais connaître cet endroit, à deux pas de chez moi. Je crois bien que je n’y étais jamais allé. C’est pourtant l’un des plus beaux sites que je connaisse, l’un des plus riches. Je suis consterné. Mais en même temps, cela prouve bien qu’on a toujours à découvrir, là, juste sous ses yeux. Merci Yves.

Les ajoncs en fleurs : c’était la Photo du lundi 13 avril 2009.

Une vision personnelle de l’îlot rocheux à la pointe de la pointe, séparée du continent par le « gouffre ».

En avant-première, deux triptyques : ci-dessus, la pointe vue du côté « continent » (agrandissez la photo : vous pourrez voir le bateau de pêche et son escorte de goélands, le ferry, l’île de Batz et tout à gauche les clochers de Saint-Pol-de-Léon)…

… et le continent vu du haut de la pointe.

D’autres triptyques de la pointe de Primel sont bien sûr en préparation. Ils seront bientôt en ligne sur Photolegende.com. En attendant, voyez ces autres superbes lieux de Plougasnou, une commune du Trégor finistérien qui a décidément bien de la chance.
Et voici un reportage de TF1 sur la pointe de Primel. Il a été diffusé en août dernier, et est toujours disponible en ligne.